Saviez-vous que le Rwanda était le premier pays du monde à avoir complètement interdit le plastique à usage unique ? Ou que c’était un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, doté d’une riche biodiversité et offrant à ses visiteurs une large gamme d’expériences uniques ?
Et encore, il ne s’agit là que de quelques-uns des atouts que renferme le continent africain. Avec une population jeune en plein essor, une confiance croissante des investisseurs, une volonté politique sans précédent de participer aux chaînes d’approvisionnements mondiales et des investissements en hausse dans les infrastructures et de nombreux autres secteurs, il est temps que le monde voie à quel point l’Afrique peut être florissante.
Les 5 secteurs les plus importants en Afrique
Bien que dans certains pays du monde, les tendances démographiques soient préoccupantes, d’après l’Agence Française de Développement (AFD), une importante institution financière française, plus de 50 % de la population africaine aura moins de 25 ans en 2050, entraînant ainsi une hausse spectaculaire de sa population active. Un bon accompagnement des jeunes de moins de 25 ans peut favoriser les innovations technologiques ainsi qu’une hausse marquée du niveau d’instruction et provoquer un bond du niveau de compétences général et des investissements mondiaux dans le continent. Si certains pays continuent de se concentrer sur des problèmes à court terme engendrés par la crise du COVID-19, des économies telles que le Gabon, le Togo ou encore le Nigeria se préparent à conquérir la scène mondiale dans les années à venir. Nous vous présentons ci-dessous cinq secteurs majeurs en Afrique qui ont le potentiel d’amener le continent au niveau supérieur.
Pêche
Les eaux africaines abritent de nombreuses variétés de poissons.
D’après Globenewswire, le marché mondial de la pêche devrait dépasser les 30 milliards de dollars US d’ici 2028, avec un CAGR (taux de croissance annuel moyen) de 4,2 %. Le continent africain ne manque pas de cours d’eau (on peut citer notamment la Great Fish River et le Kei Noir), et le secteur africain de la pêche devrait continuer de prospérer.
Plusieurs facteurs contribuent à cette croissance, notamment :
- – des réseaux de transport bien intégrés garantissant le transport rapide des poissons de la mer aux marchés ;
- – les variétés exotiques de poissons présentes dans les eaux locales, telles que le tilapia et le tilapia du Nil, qui continuent d’attirer l’attention d’acteurs mondiaux du secteur de la pêche :
- – des progrès technologiques, l’amélioration des bateaux de pêche et l’utilisation de filets maillants ;
- – l’adoption par les entreprises de pratiques de pêche durables ;
- – des investissements étrangers plus importants en raison d’une meilleure stabilité politique.
À la suite de la conclusion de l’accord sur les subventions à la pêche lors de la 12e conférence ministérielle de l’OMC, et en réaction aux pratiques écologiquement non viables qui ont entraîné une forte diminution des stocks de poissons à travers le monde, l’économie africaine a rapidement adopté des pratiques respectueuses de l’océan. Des projets d’amélioration des prévisions météorologiques, tels qu’African SWIFT, élaboré en partenariat avec l’université de Leeds, visent à fournir des prévisions météorologiques plus précises tant aux petits pêcheurs locaux qu’aux grandes entreprises de pêche. Un autre projet mené à l’échelle locale par Ripple Africa, une organisation caritative, et dénommé « Fish for tomorrow’ » est en cours. Il vise à protéger les zones de reproduction des poissons tout en tenant compte des besoins des communautés locales.
Extraction minière
Alors que le monde tend vers l’objectif de zéro émission nette, on peut se demander si l’avenir de l’industrie minière n’est pas aussi sombre qu’un puits de mine. Cependant, les données existantes semblent pointer la réussite de l’Afrique dans ce domaine.
Le continent africain renferme 30 % des réserves de minerais mondiales. Tandis que les matières premières africaines continuent d’être majoritairement exportées vers des économies développées comme la Chine et les États-Unis, les investissements financiers affluent toujours. De l’extraction de métaux précieux comme l’or et le platine en Afrique du Sud et au Botswana à la production de diamants en République démocratique du Congo, l’industrie minière africaine continue d’alimenter l’innovation technologique à travers le monde.
Dans le contexte de la transition vers des sources d’énergie plus propres, elle est bien positionnée pour engranger des profits à long terme. En effet, d’après des études récentes, la transition énergétique demande une grande quantité de minerais. Les objectifs climatiques fixés pour 2030 et 2050 par les grandes économies du monde exigent ainsi un énorme investissement en minerais. Par exemple, des minerais relativement rares comme le silicium et l’uranium sont nécessaires à toutes les étapes du cycle de production d’énergie à faible teneur en carbone. De même, construire un panneau solaire demande trois fois plus de minerais qu’une centrale à charbon de la même taille. Bien que la transition vers une énergie plus propre et zéro émission de carbone ne soit pas une compétition, on peut quand même dire que dans ce domaine, l’Afrique gagne sur deux plans : le plan climatique et le plan financier.
Agriculture
Le secteur agricole emploie aujourd’hui plus des deux tiers de la population africaine et représente entre 30 % et 60 % du PIB de chaque pays africain. Bien que les communautés locales pratiquent principalement l’agriculture de subsistance, les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur ont enregistré une hausse rapide : entre 2003 et 2017, plus de 48 000 milliards de dollars US ont été injectés dans le continent par des acteurs étrangers. Voici les raisons qui expliquent pourquoi le secteur agricole africain devrait prendre son essor dans la décennie à venir :
- – les prix des terres agricoles dans les économies du Nord telles que l’Europe et les États-Unis atteignent des records en raison de la baisse de la production de céréales et des besoins croissants en sécurité alimentaire à travers le monde. Certaines terres agricoles atteignent ainsi le prix exorbitant de 30 000 dollars US par hectare. Par conséquent, les investisseurs préfèrent investir en Afrique, qui abrite 30 % des terres arables du monde ;
- – la croissance de la population africaine entraîne une forte urbanisation, une hausse de la demande alimentaire et une nécessité de varier les types de cultures pour répondre à l’évolution de la demande. Tous ces facteurs vont favoriser l’innovation en matière de systèmes de culture et de technologies agricoles ;
- – l’Afrique subsaharienne affiche un grand intérêt pour les cultures commerciales telles que les noix de cajou et le café, qui ont toujours été très demandés. L’offre abondante de coton, de maïs, de café et d’huile de palme provenant du Togo et du Bénin connaît un fort succès auprès des grands investisseurs.
Dans l’ensemble, l’Afrique devrait connaître une hausse du commerce intra-africain et interafricain de produits agricoles dans les prochaines années. La croissance du secteur agricole est déjà visible au niveau des exportations : l’Afrique exporte aujourd’hui plus de 30 % de produits agricoles transformés, contre seulement 10 % en 1994.
Pétrole et gaz
La croissance de la population mondiale, la hausse des prix du pétrole et un contexte mondial instable font de l’Afrique une région prometteuse pour la prospection pétrolière.
Le nord et l’ouest de l’Afrique ont répondu à environ 10 % de la demande mondiale de pétrole en 2021. Des pays tels que le Nigeria, la Guinée équatoriale, le Gabon, la Tanzanie et l’Ouganda disposent d’importantes réserves de combustibles fossiles et d’hydrocarbures. Dans certains pays, comme en Angola, des mesures incitatives ont été adoptées pour attirer des investissements dans le secteur. De nouvelles réserves de pétrole sont sans cesse découvertes sur le continent, et la prospection commerciale y est relativement moins répandue qu’ailleurs. Par ailleurs, des pays comme le Nigeria cherchent à privatiser un certain nombre de centrales électriques pour répondre aux besoins locaux et internationaux. Les acteurs étrangers ont donc la possibilité de jouer un plus grand rôle dans le secteur et de se dégager une marge bénéficiaire conséquente.
Textile
L’industrie textile est estimée à plus de 1 000 milliards de dollars US (mode féminine et masculine combinée, à l’exclusion des vêtements de mariage, des vêtements de sport, des vêtements pour enfants et du textile de luxe). En Afrique subsaharienne, l’industrie textile a connu ces 15 dernières années une croissance annuelle moyenne de 5 % en tirant parti de la demande croissante de tissu. Cependant, le secteur a connu un certain recul dans quelques régions du fait d’un manque de ressources, qui empêche de suivre le rythme de la demande. Par exemple, les coûts de l’électricité sont trois fois plus élevés en Afrique qu’en Asie, ce qui empêche l’économie africaine de concurrencer des géants industriels comme la Chine.
Cependant, avec sa main-d’œuvre abondante et son accès en franchise de droits à de grands marchés du vêtement tels que les États-Unis et l’Union européenne, l’Afrique dispose d’un fort potentiel dans l’industrie textile. Une approche stratégique permettant de rationaliser les chaînes d’approvisionnement et de combler les lacunes en matière d’infrastructure est cependant nécessaire pour l’exploiter pleinement. La récente hausse du nombre de start-ups créées dans la région constitue une avancée positive dans ce sens.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
Le continent africain a hâte de relever le défi d’attirer de nouveaux investisseurs grâce à son importante population active et ses abondantes ressources naturelles. L’amélioration de son score de la facilité de faire des affaires tel que calculé par la Banque mondiale et de récentes évolutions positives au niveau politique montrent qu’il est sur la bonne voie. Les défis liés au développement durable et au changement climatique concernent aussi bien l’Afrique que le reste du monde. Aujourd’hui, les principales industries d’Afrique sont beaucoup plus favorables aux solutions innovantes et ouvertes aux critiques constructives.
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